«Le système financier français reste sous pression.» Tel est le constat dressé par la Banque de France dans son dernier rapport portant sur l’évaluation des risques et des vulnérabilités du système financier français, publié fin décembre. Evoquant la croissance revue à la baisse pour 2017 (+ 1,3 %), les incertitudes relatives à l’ampleur de la hausse des exigences prudentielles pesant sur les banques ainsi que la montée du risque politique à l’international, l’institution monétaire appelle à la vigilance en ce qui concerne l’évolution des taux d’intérêt. Alors que l’environnement de taux faibles, voire négatifs, tend depuis plusieurs mois à peser sur la rentabilité des banques, c’est plutôt la remontée des taux de moyen et long termes observée lors du quatrième trimestre 2016 – le taux midswap à 10 ans par exemple est passé de 0,5 % environ à 0,7 % – qui suscite des inquiétudes. En effet, une correction trop brutale des taux affecterait notamment les portefeuilles obligataires des investisseurs, ce qui pourrait selon la Banque de France les inciter à délaisser les actifs les moins liquides, en particulier les obligations corporates, provoquant ainsi une dégradation des conditions d’accès des entreprises aux marchés de capitaux.