Depuis la crise, la structure de dette des entreprises européennes a sensiblement évolué, avec un recours plus marqué au marché obligataire : les obligations représentaient 16 % du financement total fin 2017, contre 10 % en 2006. Alors que cette dynamique s’est accélérée sous l’effet de la politique monétaire accommodante de la BCE (baisse des taux, QE, etc.), qui a tiré le coût des emprunts obligataires vers le bas, la dynamique ne devrait pas s’inverser d’après S&P, en dépit de l’arrêt imminent du programme de rachat d’actifs de l’institution. Cette dernière allant continuer de réinvestir durablement le montant correspondant au remboursement des titres détenus en portefeuille, «la taille de son bilan ne se réduira pas avant fin 2020, ce qui contribuera à maintenir une liquidité abondante dans le système financier». De quoi limiter toute hausse des rendements et, d’après l’agence, inciter les corporates à continuer de solliciter les investisseurs obligataires. Cette perspective est d’ailleurs renforcée par le fait que le premier relèvement des taux directeurs pourrait intervenir durant l’été 2019. Ce faisant, les crédits bancaires deviendront plus onéreux, et donc moins attractifs.
Désintermédiation
La fin de la politique monétaire accommodante ne devrait pas inverser la tendance
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