Après le marché français des placements privés, qui avait été affecté fin 2016 par le défaut d’un de ses émetteurs (Financière Turenne Lafayette, holding de William Saurin notamment), c’est au tour du marché allemand d’être plongé dans une situation similaire : actuellement en pleins déboires financiers, le groupe sud-africain Steinhoff (manipulations comptables) et le britannique Carillion (faillite) avaient tous les deux émis un Schuldschein respectivement en 2015 (730 millions d’euros) et 2017 (112 millions de livres sterling). Récemment, l’agence de notation Scope Ratings indiquait que ces événements de crédit, susceptibles d’entraîner des pertes pour les créanciers, étaient de nature à rendre les investisseurs plus sélectifs, notamment à l’égard des émetteurs non domestiques.

A ce stade, les retours de terrain sont partagés. Mandatés par des groupes français en vue d’émettre un emprunt outre-Rhin, plusieurs banquiers affirment que l’appétit des prêteurs est intact et que l’accès au marché reste ouvert aux sociétés étrangères. D’autres spécialistes déclarent de leur côté que les dossiers Steinhoff et Carillion ont jeté un froid parmi les investisseurs qui, par ricochet, pourraient se montrer plus exigeants en termes de rendements dans les prochaines semaines. De quoi profiter à l’Euro-PP ?