France

L’investissement responsable dépasse les 1 000 milliards d’euros d’encours

Publié le 28 septembre 2018 à 11h03

optionfinance.fr

En France, les encours de l’investissement socialement responsable (ISR) ont progressé de 12 % en 2017, pour atteindre 310 milliards d’euros. C’est ce qui ressort de l’enquête sur l’investissement responsable que l’AFG vient pour la première fois de publier en collaboration avec le Forum pour l’investissement responsable (FIR). Ces chiffres étaient auparavant calculés par Novethic. L’AFG, qui a interrogé 48 sociétés de gestion, établit ainsi que l’ISR représente 9 % des encours totaux. Le marché reste en outre fortement dominé par la clientèle institutionnelle, qui détient 51 % des 156 milliards d’euros des fonds ISR et la totalité des 154 milliards de mandats, soit 75 % du total des encours ISR. Les stratégies les plus utilisées sont le reflet de cette prédominance des institutionnels puisque l’approche «best-in-class» qu’ils privilégient – et qui vise à repérer les émetteurs ayant les meilleures pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans leur secteur – domine très largement (84 % des encours).

Mais l’étude se veut plus large que le seul périmètre ISR. «Nous voulons pouvoir mesurer dans le temps l’ensemble des bonnes pratiques qui concourent à l’investissement responsable et, par exemple, la manière dont les investisseurs réagissent face aux controverses sur les émetteurs, indique Grégoire Cousté, délégué général du FIR. Outre l’ISR, l’étude s’intéresse donc aux gestions ayant d’autres approches ESG, comme les fonds thématiques ESG. Ces dernières présentent l’avantage d’être plus lisibles pour la clientèle des particuliers que les approches “best-in-class”.» Pris au sens large, c’est-à-dire en incluant les fonds thématiques ESG, les fonds d’intégration des critères ESG, les fonds d’engagement actionnarial, les fonds solidaires et les fonds d’impact investing, l’AFG évalue ainsi à 1 081 milliards d’euros l’encours de l’investissement dit «responsable». En ajoutant les stratégies d’exclusion (sectorielles et normatives), très en vogue dans le monde anglo-saxon qui les comptabilise en investissement responsable, l’encours grimpe à 1 848 milliards d’euros. «Exclure ne permet pas aux investisseurs, par leur engagement actionnarial, de pousser les acteurs à se transformer, rappelle Grégoire Cousté. Mais dans certains cas, comme le secteur du tabac, cette marge de progression n’existe pas : c’est l’activité elle-même qui est en cause.» La semaine dernière, 120 acteurs privés et publics ont ainsi signé le «Tobacco-Free Finance Pledge», une déclaration commune par laquelle ils s’engagent à «envisager l’adoption de politiques visant à la sortie du financement du secteur du tabac en ce qui concerne les crédits, assurances et investissements». AXA, BNP Paribas et Natixis – qui ont tous trois collaboré à la création du «pledge» – ainsi que le FRR avaient déjà annoncé ces dernières années leur désinvestissement de ce secteur controversé.

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