Interview Philippe Vayssettes, Neuflize OBC

"Le futur Neuflize OBC Investissements doit apporter aux clients des produits différenciants"

Publié le 25 novembre 2013 à 10h34    Mis à jour le 25 août 2014 à 17h13

Catherine Rekik

La Banque Neuflize OBC fusionne ses deux sociétés de gestion et repense sa gamme de fonds pour mieux répondre aux évolutions du marché.

Pour quelles raisons avez-vous décidé de fusionner Neuflize OBC Investissements et Neuflize Private Assets ?

Philippe Vayssettes : Nous avons voulu faire évoluer notre activité de gestion d’actifs en nous basant sur trois composantes : la refonte de la gamme de fonds, la fusion des deux entités juridiques et une réorganisation de la distribution. Cette décision est fondée sur une observation du marché et il n’est pas exclu, dans dix-huit mois ou deux ans, que nous prenions d’autres décisions stratégiques dans le domaine de la multigestion ou autre… La gestion d’actifs est un métier en constante évolution, mais dont les changements s’accélèrent. Auparavant, les cycles duraient huit ou dix ans alors que, aujourd’hui, il faut savoir être flexible à un horizon de trois ou quatre ans. Nous avons pris certaines décisions en 2010, au sortir d’une période chahutée avec la nationalisation d’ABN AMRO, dont nous bénéficions aujourd’hui en termes de collecte, de taille critique, de visibilité et de performance. En parallèle, le marché a connu des changements profonds. Les marchés subissent une forte volatilité qui devrait perdurer, avec des trous d’air importants. L’industrie doit pouvoir encaisser des baisses de revenus importantes, parfois de l’ordre de 30 % en quelques mois. Nous avons également subi une baisse des marges sur le compte d’exploitation qui s’explique notamment par une augmentation significative des coûts en raison des évolutions réglementaires.

Comment se situe Neuflize OBC Investissements dans le paysage de la gestion d’actifs ?

Philippe Vayssettes : Le futur Neuflize OBC Investissements, qui gérera un peu plus de 30 milliards d’euros d’encours, ne va pas se battre contre les géants qui pèsent 300 ou 400 milliards d’euros, mais nous devons apporter à nos clients des produits différenciants. Neuflize OBC Investissements aura une masse critique suffisante pour avoir des prix de revient crédibles et des fonds de taille suffisante pour attirer les investisseurs contraints par des ratios d’emprise, tout en conservant sa grande flexibilité et en apportant du service et du conseil à notre clientèle privée, aux family offices, aux fondations et aux institutionnels. C’est pour tenir compte de toutes ces évolutions que nous avons décidé de nous réorganiser.

Comment se répartissaient les encours entre chacune des deux entités ?

Philippe Vayssettes : A fin octobre, nos encours s’élevaient à 31,7 milliards d’euros, dont 29,9 milliards pour Neuflize OBC Investissements et 1,8 milliard pour Neuflize Private Assets. Nous avons donc une certaine taille critique. La fusion de nos entités ne modifie pas radicalement notre périmètre, pas plus que la fusion des fonds et des équipes de distribution, mais elle doit nous permettre d’être plus forts et plus compétitifs. La fusion, qui sera effective en janvier, va nous permettre également de dégager des synergies de coûts.

A combien se chiffrent ces économies de coûts ?

Philippe Vayssettes : La fusion entraîne-t-elle des suppressions de postes ? Les économies liées au projet sont importantes car supérieures à 3 millions d’euros, et ce projet génère également une croissance significative des encours et du PNB. Au-delà des synergies de coûts, l’idée est de ne pas dupliquer certaines fonctions. En 2010, les fusions entre les différentes entités se sont traduites par une réduction de 20 % des effectifs. Aujourd’hui, cela ne concerne que quelques postes et, une fois de plus, il n’y a pas de plan social.

Qu’implique la refonte de la gamme de fonds ?

Philippe Vayssettes : Notre gamme va passer de 46 à 33 fonds afin de donner une cartographie plus lisible des typologies de fonds. Six de ces fonds seront totalement ISR. Un certain nombre de fonds seront également des «produits blancs» car nous n’avons pas les compétences sur toutes les classes d’actifs existantes (high yield, actions émergentes…), mais nous ne souhaitons pas non plus déléguer la gestion et faire uniquement de l’architecture ouverte même si nous en avons l’expertise. Nous préférons avoir un accord de distribution exclusif en France et dans les pays limitrophes pour un produit estampillé Neuflize mais géré par un gérant reconnu par la profession. La fusion des fonds nous permet de limiter les problèmes de ratios d’emprise.

Quels sont vos objectifs de collecte pour 2014 et sur quel type de clientèle allez-vous concentrer vos efforts ?

Philippe Vayssettes : Nous avons un objectif de collecte nette de 1 milliard d’euros (hors réseau ABN AMRO). Cet objectif peut paraître modeste au regard de ce que nous avons réalisé cette année puisque, à fin octobre, nous avons collecté 3,7 milliards d’euros, dont 700 millions sur le marché français. Nous ne souhaitons pas trop nous concentrer sur les canaux d’ABN AMRO, nous souhaitons plutôt que nos équipes puissent atteindre les niveaux de rentabilité que nous avons fixés – un coefficient d’exploitation de la gestion d’actifs de 62,9 % à l’horizon 2016 –, sans compter uniquement sur la manne interne.

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le prochain numéro de Funds.

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