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Claudia Bernasconi et Rishabh Tiwari, Swiss Life AM

"Le sentiment des investisseurs est positif sur les émergents"

Publié le 29 juin 2017 à 10h42

Propos recueillis par Edouard Lacoste Lagrange

A l’occasion d’un récent passage à Paris, Claudia Bernasconi, économiste Senior en charge des marchés émergents, et Rishabh Tiwari, gérant de portefeuille obligataire chez Swiss Life AM, ont accordé une interview à AOF.

Quelle est la situation macroéconomique globale des marchés émergents ?

Claudia Bernasconi : Ces pays connaissent actuellement une reprise économique, réelle mais lente, liée à la sortie de récession du Brésil et de la Russie et à la stabilisation des cours des matières premières. Ce point est très important car, au plus fort de la crise des matières premières en 2015, le différentiel de croissance entre les pays émergents exportateurs de pétrole et les autres a été important, d'environ six points. Aujourd'hui, l'écart se resserre. Nous pensons que les marchés émergents dans leur ensemble pourraient atteindre une croissance de 5% environ en 2017 et 2018. Nous resterons loin des niveaux de croissance des années 2000, lorsqu'ils s'élevaient à 7-10%.

Comment expliquer ce ralentissement ?

C.B : Je vois deux raisons à ce phénomène. D'abord, même s'ils remontent grâce aux décisions prises par l'Opep (réduction de la production mondiale de pétrole), les cours du pétrole restent bas. Ensuite, l'autre élément est la persistance de problèmes politiques dans plusieurs pays émergents : en Russie, au Brésil, en Turquie, en Afrique du Sud.

Ces difficultés politiques et la perspective d'une hausse des taux aux Etats-Unis ne risquent-elles pas de faire dérailler la croissance ?

C.B : L'environnement reste certes compliqué mais le sentiment des investisseurs est très positif envers les pays émergents car ils offrent une alternative pour trouver du rendement. De plus, les investisseurs, outre l'amélioration économique bien réelle, sont convaincus que les taux américains resteront bas encore longtemps. Une hausse de 1 point des taux de la Fed serait un signal négatif pour le crédit émergent. Or, nous en sommes loin puisque, pour l'instant, le rythme du resserrement monétaire est de 0,25 point à chaque fois.

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