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Le grand débat

Actifs réels : la baisse des rendements pousse les institutionnels à une plus grande sélectivité

Publié le 1 décembre 2017 à 9h55    Mis à jour le 1 décembre 2017 à 17h17

Propos recueillis par Sandra Sebag

L’engouement pour le financement en direct des actifs réels se situe autant du côté de l’offre que de la demande. Les entreprises sont en effet à la recherche de sources alternatives de financement ; de même, les Etats cherchent des partenaires pour financer les infrastructures. De leur côté, les investisseurs institutionnels essaient de limiter leurs investissements dans les obligations. Par conséquent, les flux de capitaux se multiplient dans l’immobilier, les infrastructures, les fonds de dette, etc. Au point que les rendements de ces actifs diminuent. Comment sélectionner les projets dans un tel contexte ? A quelles sociétés de gestion faire appel pour mener à bien ces investissements ? Autant de thèmes abordés dans le grand débat, réunissant investisseurs institutionnels, gérants et consultants spécialisés.

Le terme d’actifs réels est-il approprié ?

Joël Prohin, directeur du pôle de gestion des portefeuilles à la Caisse des Dépôts :

Le terme d’actifs réels est surfait. Quelle est en effet la différence entre une obligation émise par une entreprise qui dispose d’usines et une obligation privée dont l’objet est de financer une entreprise non cotée ? Dans les deux cas, nous finançons des actifs réels. Nos gérants, qu’ils achètent des obligations publiques ou privées, visitent des entreprises, rencontrent le management. Ce terme relève donc davantage du marketing que de la réalité des actifs financés. Nous préférons, pour notre part, utiliser le terme d’actif illiquide. L’absence de liquidité caractérise mieux ces actifs.

Louis Pestel, consultant associé chez Insti7 : La distinction actif liquide/actif illiquide est certes plus appropriée que le terme d’actif réels ; cependant, elle ne permet pas de mettre l’accent sur la différenciation dans les process d’investissement entre les actifs liquides et illiquides. Quand un investisseur sélectionne un actif illiquide, le process est assez long, les due diligences menées sont bien plus importantes que pour un investissement dans un actif coté.

Joël Prohin : A la Caisse des Dépôts, qu’il s’agisse des actifs cotés ou non cotés, nos durées d’investissement sont très longues. Les actions cotées sont détenues en portefeuille sur une durée moyenne de huit ans, ce qui correspond à celle du capital investissement. De même, les obligations sont généralement conservées jusqu’à leur échéance.

Baptiste Buisson, directeur adjoint des investissements d’Aviva France :

Nous utilisons également dans le cadre de notre gouvernance interne le terme d’actif...

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