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Le grand débat

La décarbonisation des portefeuilles s’impose dans la gestion d’actifs

Publié le 9 juin 2017 à 16h26

Propos recueillis par Sandra Sebag

Portée par les obligations réglementaires des investisseurs institutionnels, la décarbonisation des portefeuilles prend une place de plus en plus importante dans la gestion d’actif. Et elle va bien au-delà de l’ajout d’un critère supplémentaire de sélection car les investisseurs institutionnels comme les gérants qui les servent en sont maintenant convaincus : la lutte contre le réchauffement climatique est «disruptive». Elle va conduire les spécialistes de l’investissement à revoir leur horizon d’investissement, à intégrer la notion d’impact et donc à ne plus privilégier une rentabilité financière à court terme. Une véritable révolution plébiscitée par les institutionnels qui s’engagent pour l’avenir de la planète.

Comment les investisseurs doivent-ils concevoir les investissements à bas carbone ? Doivent-ils prendre en compte cette dimension pour l’ensemble de leur portefeuille ou pour une partie à travers des fonds dédiés ?

Philippe Desfossés, directeur de l’Etablissement de retraite additionnelle de la Fonction publique (ERAFP) : Nous sommes un fonds de pension. Un adhérent d’une vingtaine d’années qui rejoint aujourd’hui le régime a une forte probabilité d’en être encore un bénéficiaire dans 60 ou 70 ans. Nous devons nous assurer que nous pouvons lui verser la pension de retraite qu’il aura acquise par ses cotisations, et pour cela, la valeur des actifs que nous possédons au bilan ne doit pas se dégrader. Or, le changement climatique est maintenant reconnu comme un risque susceptible d’affecter à plus ou moins long terme la valeur des actifs. Nous ne pouvons plus en tant qu’investisseurs, acheter des immeubles ou des biens en bord de mer sans être certains qu’ils ne pâtiront pas de la montée des eaux. Dans certaines régions aux Etats-Unis comme par exemple en Californie, l’agriculture est maintenant en compétition avec le bien-être des hommes. De vastes champs d’amandiers ont dû être coupés car ils consommaient une trop grande quantité d’eau. Un investisseur de long terme est donc constamment obligé de se préoccuper de cet enjeu climatique. Le risque climatique ne doit pas représenter seulement 2 % de notre bilan, mais être pris en compte pour l’ensemble de nos décisions d’investissement. J’exerce par ailleurs la fonction de vice-président du groupe des investisseurs institutionnels sur le changement climatique qui intègre les grands fonds de pension européens et notamment nordiques. Ces derniers partagent largement notre point de vue.

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