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Le grand débat

Les marchés européens dans la ligne de mire des gérants

Publié le 22 septembre 2017 à 15h19    Mis à jour le 25 septembre 2017 à 16h01

Propos recueillis par Sandra Sebag

Les gérants comme les analystes tirent un bilan en demi-teinte du comportement des marchés financiers dans la première partie de l’année. Le retour d’une croissance mondiale synchronisée est favorable aux marchés actions mondiaux qui ont progressé depuis le début de l’année. Les marchés émergents ont gagné près de 20 % depuis le début de 2017, tandis que les marchés actions US ont grimpé à des niveaux records. La volatilité a dans ce contexte atteint un plus bas historique. Mais de nombreux risques ont fait récemment leur apparition. Le nouveau président américain ne parvient pas à mener les réformes annoncées, ce qui finira par peser sur les cours des actions aux Etats-Unis, le risque géopolitique refait surface en Asie, les politiques des banques centrales deviennent moins lisibles, l’euro s’envole… Dans ce contexte, les gérants comme les analystes privilégient les actions européennes, mais davantage par défaut – par manque de perspectives sur les autres actifs – que par réelle conviction.

Quel bilan peut-on tirer de la première partie de cette année ?

Michel Saugné, directeur adjoint de la gestion et gérant chez Tocqueville Finance : Les huit premiers mois de l’année ont été marqués par le retour d’une croissance mondiale synchronisée, pour la première fois depuis la crise financière, et la confirmation du redressement économique de l’Europe. L’accalmie sur le front politique aidant, et les politiques monétaires généreuses perdurant, c’est un environnement très favorable qui a dominé le début d’année. La volatilité s’est maintenue sur des plus bas historiques (5,5 % sur les 12 derniers mois pour l’indice S&P) et le S&P n’a pas connu de performance mensuelle négative lors des 10 derniers mois ! L’inflation est restée sous contrôle, les taux souverains sont restés proches de leurs plus bas et la Grèce a recommencé à emprunter sur le marché !

L’horizon s’est néanmoins obscurci pendant l’été avec une redécouverte du risque, bien aidée par l’inaction de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). La forte remontée de l’euro, les interrogations sur l’avenir des politiques monétaires et le retour de troubles géopolitiques et climatiques ont mis fin à une certaine euphorie née au lendemain de l’élection du président de la République française Emmanuel Macron. Les marchés d’actions européens ont ainsi effacé plus de la moitié de leurs gains de l’année, l’Eurostoxx était en hausse de + 4,5 % au 7 septembre contre + 11 % début mai. Les investisseurs sont désormais pessimistes sur fond d’euro fort, de catastrophes naturelles et de troubles géopolitiques comme ceux avec la Corée du Nord…

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