Longtemps cantonnée aux actifs non cotés, la notion d’impact investing concerne maintenant de plus en plus l’ensemble des gestions. Les spécialistes de l’investissement socialement responsable raisonnent en effet de plus en plus dans une logique d’impact et tentent de mesurer les contributions de leurs investissements à la lutte contre le réchauffement climatique ou plus généralement à l’amélioration des conditions de vie de la population. Ils avancent ainsi l’existence d’un rapprochement entre les deux univers, celui du coté et du non coté, tandis que les gérants spécialisés dans le capital investissement insistent sur la spécificité de leur approche. Des débats qui sont loin d’être tranchés.
- L’impact investing est une notion neuve dans le paysage de l’investissement. Sa définition est par conséquent soumise à débat, doit-elle se limiter aux actifs non cotés ou s’imposent-elles à l’ensemble des actifs ?
- Est-ce qu’il ne serait pas possible de réconcilier les deux approches : celle du capital-investissement et celle des actifs cotés ?
- L’impact investing est-il systématiquement compatible avec la performance financière ?
- Est-ce que la notion de temps peut aussi rapprocher les points de vue ?
- La convergence se fait aussi à partir des instruments de mesure, est-il véritablement possible de quantifier l’impact des investissements réalisés d’un point de vue social ou environnemental ?
- Comment les investisseurs finaux peuvent-ils s’y retrouver ?
L’impact investing est une notion neuve dans le paysage de l’investissement. Sa définition est par conséquent soumise à débat, doit-elle se limiter aux actifs non cotés ou s’imposent-elles à l’ensemble des actifs ?
Jean-Guillaume Péladan, directeur de la stratégie environnement et gérant chez Sycomore Asset Management :
L’impact investing n’est pas réservé à un type d’actif. Il concerne de façon générique l’impact des entreprises que nous finançons en tant que société de gestion ou investisseur. L’analyse de l’impact est menée de la même façon, qu’il s’agisse de titres cotés ou non cotés. Elle porte sur deux aspects : le sociétal, au sens large, et l’environnement. Il s’agit d’évaluer l’impact du business model de l’entreprise dans son intégralité, en incluant notamment les services et/ou les produits qu’elle propose et qu’elle met sur le marché. Il faut partir de la mission de l’entreprise, de ce qu’elle fait tous les jours et de la façon dont elle le fait ; en effet, de son rôle et du projet qu’elle porte découlent les interactions avec son environnement sociétal et naturel, et cela est indépendant du mode de financement.
Mathieu Cornieti, président d’Impact Partenaires et d’Afic Impact :
Au sein de l’AFIC, nous sommes une douzaine de sociétés de gestion spécialisées dans l’investissement d’impact à nous être regroupées au sein d’un club. Il y a trois ans, nos encours sous gestion étaient de 200 millions d’euros, ils ont depuis été multipliés par plus de trois. C’est une niche, mais c’est la classe d’actifs qui progresse le plus. Au sein de notre club, nous avons retenu une définition exigeante de l’impact investing, qui repose sur trois critères. Le premier concerne la double performance : nous visons une performance financière et une performance sociale ou environnementale. A contrario, dans le cadre d’un fonds géré selon des critères ESG (environnement,...