BCE et Fed, plus divergentes que jamais !

Publié le 6 juillet 2018 à 10h45    Mis à jour le 19 octobre 2018 à 9h58

Bastien Drut

Au mois de juin, la BCE et la Fed ont pris en l’espace de moins de 24 heures des décisions marquant une divergence historique entre les deux institutions.

La première a indiqué qu’elle ne toucherait pas à ses taux directeurs jusqu’à la fin de l’été 2019, tandis que la seconde a relevé les siens à 1,75-2 % et a indiqué qu’elle pourrait le faire deux autres fois cette année et trois fois en 2019. L’écart entre les taux directeurs de la BCE et de la Fed pourrait donc tourner autour de 300 points de base en milieu d’année prochaine. Cela constituerait du jamais-vu depuis la création de la zone euro !

Au niveau de leur bilan et de leur politique de «quantitative easing» également, la divergence est spectaculaire. Alors que le bilan de la Fed a déjà «maigri» de 140 milliards de dollars depuis fin septembre, celui de la BCE continuera de grossir jusqu’à la fin 2018.

Même en matière de perception des risques, c’est le grand écart ! Les tensions commerciales entre les grandes puissances, qui agitent les marchés, rendent les gouverneurs de la BCE très anxieux. En effet, l’Allemagne, locomotive de la croissance européenne, est une grande puissance exportatrice. A contrario, Jerome Powell s’est montré très pragmatique, en soulignant que ces tensions n’avaient pas entamé la confiance des entrepreneurs, au plus haut grâce à la réforme fiscale.

Cela dit, il faut se garder de conclure que la divergence serait permanente, notamment parce que l’économie américaine finira par ralentir à cause de la hausse des taux.

Bastien Drut Responsable des études et de la stratégie ,  CPR AM

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