Economique, mais pas seulement

Publié le 25 mai 2018 à 15h42

Bernard Aybran

Les investisseurs sont avides de statistiques économiques. Ils les observent, les anticipent, les prévoient, se positionnent en fonction de leurs publications. Et ils le font pour de vraies raisons. Du côté actions, la croissance économique détermine pour une bonne part la croissance des bénéfices qui, à son tour, détermine en partie la performance des actions. De même, les marchés obligataires tentent d’anticiper les politiques monétaires, et donc les taux courts, selon la vigueur de l’économie.

Pourtant, même peu experts, les investisseurs savent bien que la croissance chinoise n’a pas systématiquement entraîné une surperformance des marchés locaux, que ce soit à court ou moyen terme : les actions de la zone euro ont fait mieux que les actions chinoises, tant sur les quatre premiers mois de 2018 que sur les trois dernières années. Plus généralement, le fournisseur d’indices MSCI avait montré que, sur une très longue période de quarante ans, des économies aux croissances comparables comme l’Espagne et la Norvège avaient connu des performances bien distinctes pour leurs marchés actions, respectivement de - 1,4 % et + 2,7 % par an en moyenne. C’est une bonne idée d’utiliser les données macro-économiques comme l’un des ingrédients lors de la construction de portefeuille. C’est en revanche un peu court de s’y arrêter. Il faut se faire une raison : nous sommes contraints de considérer un ensemble de données de tous types pour définir les allocations.

On ne peut pas en faire l’économie.

Bernard Aybran Head of portfolio management ,  Allfunds

Bernard Aybran est head of portfolio management chez Allfunds

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