Mouvement perpétuel

Publié le 7 juillet 2017 à 11h30    Mis à jour le 7 juillet 2017 à 12h39

Bernard Aybran

C’est une constante, et c’est d’ailleurs leur raison d’être : il est difficile de prévoir le comportement des marchés financiers. Certains les qualifient même d’aléatoires et des modèles statistiques ont été développés pour les décrire sous forme de «marche au hasard», ou random walk. Le contre-pied constitue leur figure favorite.

Pourtant, certains investisseurs semblent bien loin de ces aléas. Par exemple, année après année, les entreprises américaines continuent à investir… dans leurs propres actions : au travers des «rachats d’actions», ou share buybacks, elles ont racheté 136 milliards de dollars de leurs propres actions au premier trimestre, ce qui les place au premier rang, devant les ETF, qui ont acheté 98 milliards de dollars d’actions américaines, alors que les fonds de pension en ont vendu pour 33 milliards de dollars. Les entreprises américaines seraient en piste pour racheter 640 milliards de dollars de leurs propres actions, soit plus de 2 % de leur capitalisation boursière, ce qui ferait de 2017 une nouvelle année record en la matière et constitue un soutien significatif pour les marchés.

On cite bien souvent les fonds de pension comme l’archétype de l’investisseur de long terme et «main ferme» sur les marchés. Or, aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni, ces derniers n’ont cessé de réduire leur investissement sur leurs marchés actions domestiques. En guise d’investisseurs de long terme, les entreprises ne devraient donc compter que sur elles-mêmes ? Décidément, le contre-pied constitue une figure de style centrale.

Bernard Aybran Head of portfolio management ,  Allfunds

Bernard Aybran est head of portfolio management chez Allfunds

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