Résilience disruptive

Publié le 15 septembre 2017 à 11h04    Mis à jour le 21 septembre 2017 à 10h06

Bernard Aybran

Marchés et économies entretiennent des relations étroites mais obscures, tumultueuses et souvent difficilement compréhensibles. L’état de cette relation à un instant donné se voit bien souvent résumé en une formule marquante, quelques mots quasi magiques qui se retrouveront dans tous les commentaires et serviront de fondement aux investisseurs pour construire leurs raisonnements et leurs portefeuilles.

Les derniers trimestres ont vu se succéder deux grandes formules aussi brillamment formulées que contradictoires : à la «stagnation séculaire» a succédé le «reflation trade». En pratique, en cette période de rentrée, les deux scénarios coexistent tranquillement. Les marchés de matières premières reflètent très clairement le dynamisme des économies mondiales. Si l’indice des métaux industriels a progressé de plus de 30 % sur les douze derniers mois (en dollars au 13 septembre), c’est qu’ils sont cohérents avec la croissance économique, tant en zone euro qu’aux Etats-Unis, deux régions où elle dépasse les 2 %. Les marchés obligataires, pour leur part, ont profité de l’été pour revenir à leur vision de «stagnation» : le fort recul des taux d’intérêt dans le courant de l’été traduit des anticipations d’inflation particulièrement faibles, inférieurs à 2 % sur les dix prochaines années aux Etats-Unis.

Matières premières, actions ou obligations, les différents marchés reflètent des visions du monde diamétralement opposées. Aucun scénario consensuel ne s’impose. Serions-nous confrontés à une disruption ?

Bernard Aybran Head of portfolio management ,  Allfunds

Bernard Aybran est head of portfolio management chez Allfunds

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