SGV : stagnation à grande vitesse

Publié le 26 mai 2017 à 16h27    Mis à jour le 29 mai 2017 à 18h10

Bernard Aybran

L’autorité de tutelle des assurances nous prévient : la rémunération des contrats en euros baisse bien plus lentement que le rendement de l’actif général, rendement qui devrait reculer de 0,2 % par an sur les dix prochaines années si les taux obligataires devaient rester proches de zéro. D’ailleurs, cette baisse de rendement généralisée n’est que le reflet du ralentissement des économies : là où la croissance moyenne de l’économie européenne atteignait 2,6 % jusqu’à 2006, elle n’est plus que de 0,9 % depuis lors.

Certes, cette «stagnation séculaire» résulte de démographies ralenties, de gains de productivité en berne ainsi que de facteurs structurels de long terme. L’un des paradoxes de la situation est que la stagnation ne touche pas du tout la sphère financière. Qu’il s’agisse de dettes ou d’actions, la croissance des volumes d’actifs financiers ne se dément pas : la capitalisation boursière mondiale croît de 3,6 % par an et la dette des sociétés privées américaines de 5,2 %. De ce point de vue, la logique est implacable : l’offre de titres ne fait que répondre à une demande massive en provenance d’investisseurs très divers. A titre d’exemple, avec plus de 14 000 milliards de dollars, les bilans des grandes banques centrales ont crû de près de 15 % par an. Plus proches de nous, les encours gérés par les fonds en euros de nos contrats d’assurance-vie ont progressé de plus de 5 % par an.

Stagnation séculaire pour les économies, croissance ferme pour les marchés financiers. Si la stagnation est séculaire, l’équilibre reste précaire.

Bernard Aybran Head of portfolio management ,  Allfunds

Bernard Aybran est head of portfolio management chez Allfunds

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