Une belle histoire

Publié le 21 avril 2017 à 12h05    Mis à jour le 27 avril 2017 à 10h40

Bernard Aybran

Les marchés ont toujours besoin de grands scénarios économiques autour desquels ils peuvent s’organiser, donner une logique aux mouvements des grandes classes d’actifs. Depuis le milieu de l’année dernière, c’était la «reflation», ou reflation trade, qui permettait de donner une logique aux mouvements de marchés : le spectre de la déflation s’éloignait.

Pour preuve, les prix du pétrole remontaient, la Réserve fédérale s’engageait dans un cycle de hausse des taux, les prévisions de croissance, qu’il s’agisse de l’économie ou des bénéfices, étaient revues à la hausse. Convaincus par ce scénario de reflation, certains se sont trouvés pris d’effroi lorsque l’inflation allemande a atteint 2,2 % au mois de février, dépassant ainsi l’objectif de la Banque centrale. Le nouveau développement du reflation trade était tout trouvé : le resserrement de la politique monétaire en zone euro.

Oui, mais voilà : dès le mois de mars, l’inflation allemande est repassée nettement sous les 2 %. C’est qu’une partie très importante des chiffres de février étaient dus aux «composantes volatiles», comme l’énergie ou l’alimentation. Or, le propre des composantes volatiles est de connaître de fortes fluctuations de prix, ce qui les rend peu pertinentes pour mesurer les évolutions à long terme et conduit les statisticiens à calculer une inflation «cœur», c’est-à-dire sans ces composantes.

En attendant un nouveau scénario convaincant, les marchés peinent toutefois à sortir de celui de la reflation, qui était fort séduisant. Bientôt sur nos écrans !

Bernard Aybran Head of portfolio management ,  Allfunds

Bernard Aybran est head of portfolio management chez Allfunds

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