Zone euro : légère amélioration des perspectives d’inflation

Publié le 27 mai 2016 à 17h59

Jean-Michel Six

Et si la BCE avait été trop pessimiste ? En mars dernier sa prévision d’inflation pour 2017 avait été ramenée à 1,3 %, soit 30 points de base en dessous de sa projection de décembre, tandis qu’une première estimation pour 2018 sortait à 1,6 %, encore bien loin de l’objectif de 2 %. Depuis lors, deux événements majeurs sont survenus, qui pourraient conduire la BCE à relever ses prévisions en juin.

Tout d’abord, la remontée du pétrole, dont le prix a augmenté de plus de 80 % par rapport au début de l’année, à 50 dollars le baril. Cette hausse paraît durable et pourrait même, si l’on en juge par l’évolution des prix des «futures»,  se prolonger jusque vers 60 dollars le baril au début de 2017.

Le second événement concerne l’économie américaine, dont on craignait en début d’année qu’elle soit en phase de ralentissement marqué, et qui paraît avoir maintenant retrouvé une nouvelle vigueur, comme en témoignent les derniers chiffres de production industrielle, les ventes de détail ou les mises en chantiers de logements.

Une première hausse des taux d’intérêt semble désormais possible dès juin, ou sinon en juillet. Conséquence logique : l’euro a perdu près de 3 % contre le dollar depuis début mai, et la tendance pourrait s’accentuer en juin.

Hausse du pétrole, rebond du dollar : ces deux facteurs, s’ils se confirment, devraient entraîner, d’une part, un début de remontée des taux obligataires, traduisant une amélioration des anticipations d’inflation, et permettre, d’autre part, à la BCE d’éviter de baisser à nouveau ses taux négatifs sur les réserves bancaires en fin d’année.

Jean-Michel Six

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