De l’utilité des produits structurés au sein d’une allocation d’actifs

Publié le 7 février 2018 à 12h23

Steve Lamarque

Les produits structurés demeurent encore relativement inexplorés par les investisseurs. Pourtant ces instruments financiers émis par les banques affichent bien des atouts et peuvent apporter leur écot au sein d’une allocation, en tant qu’actifs de compléments au cœur de portefeuille.

Leur recours répond somme toute assez naturellement à la logique protectrice d’un portefeuille. A l’image des produits de taux, et bien qu’étant exposés à tout type de marché sous-jacent, les produits structurés se caractérisent par un taux de rendement défini au moment de l’émission du titre par la banque, apportant une forme de visibilité à l’investisseur sur le rendement potentiel attendu. Surtout, les banques émettrices sont garantes du titre : elles s’engagent à racheter à des prix raisonnables les produits qu’elles ont émis, ce qui contribue à assurer la liquidité du marché secondaire.

De plus, la construction du couple rendement/risque de ces instruments permet un profilage sur mesure un peu plus fin que celui des actifs obligataires, la maturité du titre,

son niveau de risque, son rendement et son degré d’exposition aux marchés et actifs sous-jacents entrant en ligne de compte. Dans l’environnement de taux durablement bas que nous traversons, les produits structurés sur des maturités courtes, sont particulièrement adaptés pour dynamiser une allocation en complément des traditionnels produits monétaires ou de taux réputés sûrs, dont les rendements sont quasi nuls.

Analyser étroitement les taux de financement des banques, pour identifier les propositions de rendement les plus attrayantes

Autre aspect notable, certains gérants de produits structurés proposent à leurs souscripteurs la possibilité de nantir les titres auxquels ces derniers sont exposés. Ce potentiel de libération des avoirs est bienvenu pour rendre disponible une partie du capital investi et la dédier ainsi à d’autres projets de financement ou d’investissement, par exemple immobilier.

L’offre de plus en plus fine de ce types d’instruments, désormais déclinés par thématiques (des produits structurés ISR/ESG sont, en autres, désormais disponibles), ouvre le champ des possibles en termes d’alternatives de diversification et de décorrélation. Sans compter un momentum particulièrement favorable à l’utilisation de structurés, dont le comportement est historiquement robuste lorsque la volatilité des marchés est extrêmement faible.

Pour autant, explorer cet univers nécessite une méthodologie rigoureuse. Le pilotage du risque passe notamment par l’analyse étroite des banques émettrices de ces produits : il s’agit de suivre au jour le jour les prix et la volatilité des sous-jacents et de comparer les taux proposés, pour identifier les rendements les plus dynamiques. L’attention portée au marché secondaire proposé offert par les émetteurs permet des arbitrages et une rotation active et récurrente des positions en produits structurés, en fonction de l’environnement de marché. Un travail que les gestionnaires d’actifs doivent mener assidument !   

Steve Lamarque

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