Sept raisons de choisir la gestion active aujourd’hui

Publié le 31 mars 2017 à 18h24    Mis à jour le 6 avril 2017 à 9h54

Vincent Passa

La gestion indicielle a sa raison d’être, mais n’enlève rien au rôle que peut jouer la gestion active dans le contexte actuel, où la gestion passive peut s’avérer risquée.

Les moyennes sectorielles ne disent pas tout. L’étude des performances des fonds actifs est parvenue, au fil des ans, à des conclusions divergentes. Mais pour les clients, ce qui compte avant tout est la performance des fonds actifs qu’ils ont en portefeuille. Or, celle-ci peut fluctuer énormément d’un portefeuille à l’autre. Les investisseurs doivent donc se concentrer en priorité sur les gérants d’actifs dont l’approche se distingue réellement des indices, et se méfier de ceux qui restent proches des indices sans se différencier suffisamment pour générer de la surperformance.

La surperformance répond à un besoin. De nombreux investisseurs ont des objectifs agressifs et/ou des priorités à court terme qui ne peuvent être satisfaits qu’avec des résultats supérieurs à ceux des stratégies passives. Dans bien des cas, seule la surperformance d’une stratégie active peut permettre d’atteindre ces objectifs sans avoir à se surexposer directement aux secteurs les plus risqués.

Les indices peuvent présenter des risques réels. Un indice n’est pas la moyenne de l’ensemble des titres qui forment une classe d’actifs donnée. Il s’agit plutôt d’un modèle construit sur des hypothèses, souvent arbitraires, qui définissent la composition de cet indice et de la pondération des titres retenus. Avec le temps, ces hypothèses peuvent présenter des risques imprévus. Par exemple, la très forte hausse des bons du Trésor au sein de l’indice Bloomberg Barclays US Aggregate Bond depuis la crise financière expose les investisseurs passifs à un risque de duration et de taux d’intérêt non désiré. Autre exemple : le risque de concentration propre à un indice pondéré par capitalisation comme le S&P 500, dont les dix premières actions représentent 18 % de sa valorisation. Ces titres présentent-ils pour autant les meilleures chances de gains futurs ?

Certains secteurs se prêtent naturellement à la gestion active. Sur les marchés spécialisés, où l’information est plus difficile à appréhender (comme l’univers des petites capitalisations, les actions des marchés émergents, les obligations à haut rendement), les gérants actifs peuvent apporter de la valeur en identifiant les titres qui sont sous-évalués par rapport à leurs fondamentaux.

La gestion active peut faire croître les capitaux mais aussi les préserver. Une stratégie indicielle passive gagne comme son indice de référence, mais elle perd également ce qu’il perd. A l’inverse, les stratégies actives ont la possibilité d’ajuster leurs positions lorsque les conditions sont difficiles. L’alpha généré par une stratégie active peut en effet avoir pour origine sa capacité à amortir les baisses du marché. Alors que les valorisations de nombreux secteurs des marchés actions et obligataires atteignent des sommets historiques, et que les taux ont des chances de grimper, la flexibilité de la gestion active permet d’associer une dose de prudence à des gains potentiels.

Dans un monde d’incertitudes, peut-on réellement exclure l’une de ces deux approches ? Les surprises de l’année 2016 ont mis en évidence la difficulté de prévoir le comportement des marchés. La hausse que l’on observe depuis la crise financière a maintenu les stratégies passives à flot, mais ne se poursuivra peut-être pas à l’avenir. Une récente analyse conduite par eVestment Alliance compare les performances des stratégies actives et passives investies en actions de grande capitalisation entre 1985 et 2015 : les résultats mettent en lumière une tendance cyclique des deux approches au cours des trente dernières années. Toutefois, l’existence d’une tendance ne permet pas d’anticiper le début et la fin d’une nouvelle phase. Il est donc plus sage d’investir dans les deux types de stratégies.

Les investisseurs méritent d’avoir le choix. Accepter les fluctuations à la hausse ou à la baisse des gestions actives n’est pas uniquement une question financière. C’est aussi une question de tempérament. Certaines personnes sont prêtes à accepter les risques de sous-performance en misant sur la surperformance plutôt que de se contenter d’une performance indicielle. C’est pourquoi deux questions sont fondamentales pour tout investisseur : quel type de risque, et quel niveau de volatilité est-il prêt à accepter dans son portefeuille ?

Vincent Passa

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