Craindre l’inflation ou donner sa chance à la croissance ?
Partons du diagnostic que les événements récents intervenus sur les marchés tiennent de l’accident et non de la remise en cause de la tendance haussière des indices actions. Même si le point d’un régime de volatilité dorénavant plus élevé est acté. A quoi le marché va-t-il être attentif au cours des prochains mois ?
Il y a d’abord le thème de l’inflation américaine. La crainte d’une inflexion haussière n’a-t-elle pas été à l’origine de cet accident de marché ? Même si l’analyse suggère des forces structurelles plus marquées que les forces cycliques et donc une accélération contenue des prix, les investisseurs craignent l’enclenchement d’une aventure symétrique à celle de l’an dernier : des surprises à la hausse et non plus à la baisse. En la matière, il faut suivre de près l’écart entre chiffres et attendus.
Il y a ensuite la question du policy mix et plus précisément de l’attitude, aux Etats-Unis, de la banque centrale par rapport à une politique budgétaire encore plus expansionniste, après le vote surprise d’une augmentation des dépenses fédérales, qu’on l’estimait au lendemain de la réforme fiscale. Ne parle-t-on pas d’un déficit de 5 à 6 points de PIB l’an prochain ? Powell, comme Greenspan en son temps, va-t-il donner sa chance à a la croissance et faire le pari d’une inflation qui restera sage ?