Vigilance sur les marchés émergents : «d’un regard, l’autre»

Publié le 21 septembre 2018 à 11h36    Mis à jour le 21 septembre 2018 à 14h47

Hervé Goulletquer

Au cours de l’été, les marchés émergents se sont rappelés au «mauvais souvenir» des investisseurs. La grille de lecture traditionnelle, mêlant spécifique et général, est apparue opérante. Du côté du spécifique, comment ne pas avoir remarqué les fragilités de certaines économies, comme la Turquie, l’Argentine ou l’Afrique du Sud ? Du côté du général, on n’échappe pas à prendre en compte la normalisation en marche de la politique monétaire américaine, avec ses effets en matière de profil haussier des taux longs et du dollar, qui rend la vie plus difficile aux pays émergents. En n’oubliant pas une psychologie plus lourde qui fait redouter l’enclenchement d’un effet domino. Pourtant, les fondamentaux des émergents sont assurément meilleurs qu’il y a vingt ans. Avec aussi une géographie des principales capitalisations boursières qui a beaucoup changé. En 1998, les quatre principales places étaient le Brésil, le Mexique, la Corée du Sud et l’Afrique du Sud, aux structures économiques et financières pas toujours très solides ; il s’agit aujourd’hui de la Chine, de la Corée du Sud, de Taïwan et de l’Inde, avec des performances économiques assez favorables. Dans ce nouveau paysage, la Chine retient l’attention. Fondamentalement par son poids : une capitalisation boursière d’environ 40 % du total des marchés émergents et son importance dans le maillage économique asiatique. Politiquement par la montée des tensions avec les Etats-Unis et par la difficulté à articuler une réponse qui ne la fasse pas dévier de ses objectifs de moyen terme (montée en gamme du «made in China» et désendettement).

Hervé Goulletquer

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