Green à tout prix ?

Publié le 8 juillet 2016 à 15h10    Mis à jour le 8 juillet 2016 à 17h20

Olivier Vietti

La remise en cause des indices traditionnels par les stratégies smart beta ne fait que commencer. Mais elle est déjà porteuse d’enjeux importants et va modifier, selon nous, de manière durable et structurelle les choix d’allocation stratégiques des investisseurs.

Alors qu’elle présente une performance de plus de 4 % depuis le début de l’année, la classe d’actif des obligations vertes suscite un intérêt croissant de la part des investisseurs.

Identifiées comme outil de dé-carbonisation des portefeuilles, souvent considérées comme une classe d’actif réservée aux investisseurs responsables, les obligations vertes prennent de plus en plus de place dans l’allocation d’actifs des portefeuilles des investisseurs traditionnels. Preuve de cet engouement, les nouvelles émissions se déroulent régulièrement avec une demande qui excède largement l’offre.

Et ce, au moment où une partie des taux de rendement du marché obligataire européen accélère son plongeon en territoire négatif, soutenue par une accentuation de la politique très accommodante de la Banque centrale européenne et dopée par le Brexit donné récemment gagnant.

Nul ne doute que la recherche de rendement va se poursuivre. Et la tentation sera grande pour certains émetteurs de moins bonne qualité de venir se refinancer sur ce marché où la demande est incroyablement soutenue.

Dans ces conditions, acheter des obligations vertes à tout prix n’est évidemment pas raisonnable et il convient d’être sélectif en adoptant une approche de long terme combinant les analyses d’aspects financiers et extra-financiers. Les expositions aux émetteurs de dettes d’entreprises et parties longues des courbes sont à privilégier. Egalement, la modération du resserrement de taux de la Réserve fédérale couplé à des taux négatifs en zone euro offrira des opportunités sur le marché américain.

Olivier Vietti

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