Il est temps d’envisager la fin de la politique d’achats d’actifs de la BCE

Publié le 3 novembre 2017 à 12h26

Christophe Morel

A l’instar de toutes les banques centrales, la BCE ne prendra aucun risque avec la reprise économique. Si cela est nécessaire, elle n’hésitera pas à rallonger la durée de sa politique monétaire non conventionnelle (achats d’actifs), notamment si l’euro devait fortement s’apprécier parce que cela retarderait le moment où l’inflation reviendrait sur sa cible de 2 %.

Cependant, il est temps d’envisager une sortie de cette politique d’achats d’actifs, et ce pour quatre raisons. D’abord, la croissance en zone euro pourrait encore surprendre à la hausse au regard de l’indice global du climat des affaires dans l’industrie qui est désormais sur un plus haut historique depuis le milieu des années 1980 ! Ensuite, au fur et à mesure de la reprise, le profil de l’inflation sous-jacente (qui est somme toute une inflation «cyclique») deviendra plus rassurant, obligeant la BCE à rehausser ses prévisions d’inflation trop conservatrices. Par ailleurs, la BCE sera confrontée à des contraintes opérationnelles, de rareté de titres à partir de septembre 2018 (notamment pour les obligations allemandes). Enfin, M. Draghi doit gérer un Conseil des gouverneurs de plus en plus divisé sur la politique monétaire très accommodante.

Aujourd’hui, un consensus spontané s’oriente vers une prolongation des achats d’actifs au-delà de septembre 2018, avec toutefois un ralentissement de moitié des achats mensuels de 30 à 15 milliards d’euros. Pourtant, il devient plus raisonnable d’envisager la fin dès septembre prochain…

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

Chargement en cours...