La hiérarchie des risques évolue

Publié le 19 mai 2017 à 17h32

Christophe Morel

Par rapport à un scénario central de reprise conjoncturelle, on identifie des facteurs de risques à la baisse : les incertitudes géopolitiques et politiques, le protectionnisme et l’instabilité financière. Depuis quelques semaines, la hiérarchie de ces risques évolue.

Avec l’issue du scrutin en France, l’aléa politique européen a clairement diminué. Une «vraie» relance du projet européen est même envisageable, ce qui contribuerait à amplifier les effets multiplicateurs positifs du commerce mondial.

Le risque protectionniste (notamment en provenance des Etats-Unis) est également reporté. Reporté seulement parce que tant que les inégalités ne diminuent pas, le protectionnisme reste une solution pour tous les partis populistes dans le monde.

S’agissant de l’aléa géopolitique, il reste présent notamment parce que la doctrine de politique étrangère des Etats-Unis n’est plus suffisamment claire, et qu’il est alors possible qu’elle soit «testée» à un moment donné.

Le principal risque est désormais du côté de l’instabilité financière liée à la reflation des actifs financiers et immobiliers. D’ailleurs, les autorités de plusieurs pays (Australie, Chine) l’ont récemment reconnu. L’argument «macro-prudentiel» devrait donc réapparaître dans les fonctions de réaction des banques centrales, et il faudrait des publications économiques très significativement négatives pour ralentir le rythme des resserrements monétaires, notamment de la Fed. Ainsi, le principal risque d’accident conjoncturel est lié à un resserrement inopportun des conditions financières.

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

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