Les devises, le grain de sable dans la reprise

Publié le 1 septembre 2017 à 10h07    Mis à jour le 5 septembre 2017 à 16h48

Christophe Morel

Dans l’ensemble, les statistiques économiques délivrent ce que les indicateurs avancés suggéraient sur la reprise. Au-delà d’inquiétudes spécifiques (Royaume-Uni, Brésil), la dynamique de croissance est auto-entretenue dans la mesure où l’investissement repart et qu’il n’y a pas d’excès dans la reconstitution des stocks.

Dans ces conditions, le «grain de stable» à cette dynamique conjoncturelle ne viendrait pas de l’économie en elle-même, mais des marchés financiers, et en particulier de la volatilité sur le marché des changes. Dans un environnement où les banques centrales contrôlent explicitement ou implicitement les courbes de taux, les rendements obligataires ne peuvent plus assurer leur rôle de baromètre du risque, si bien que les devises ont vocation à assumer cette fonction. C’est pourquoi, la volatilité implicite des devises est aujourd’hui relativement élevée par rapport à celle des taux.

Il est donc important que la situation politique aux États-Unis et les débats autour du successeur de Janet Yellen à la tête de la Fed n’alimentent pas l’impression que la prise de décision est impossible, voire qu’il n’y a plus de «pilote dans l’avion». Un doute croissant des investisseurs sur la capacité de décision aux États-Unis pourrait se traduire par une baisse supplémentaire du dollar qui ne serait pas un jeu à somme nulle. Cela pourrait rehausser les primes de risque liées à la valorisation des actifs en dollars, ce qui pèserait ponctuellement sur les conditions de financement et ce faisant sur la conjoncture.

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

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