L’inflation cyclique ne peut avoir totalement disparu

Publié le 19 janvier 2018 à 16h31

Christophe Morel

Même dans un environnement de «répression financière» (à savoir un régime d’endettement élevé, de croissance faible et de taux d’intérêt maintenu bas pour rendre la trajectoire de la dette acceptable), le cycle économique existe toujours. Dès lors, l’évolution cyclique des salaires et des prix ne peut avoir totalement disparu.

Si la progression salariale dans ce cycle de reprise a été jusqu’à présent limitée dans la plupart des économies, c’est parce qu’elle a été contrainte par la hausse de la précarité sur les marchés du travail. La lente reprise des salaires jusqu’à présent est fortement reliée à des créations d’emplois anormalement «riches» en emplois à temps partiel. C’est pourquoi, la courbe de Phillips (qui relie le taux de chômage aux salaires) est sans doute plus plate qu’avant. Cependant, il convient de ne pas non plus l’«enterrer». En effet, au fur et à mesure que la reprise se poursuit, les créations d’emplois concerneront davantage de temps plein et moins de temps partiels, permettant aux salaires de réagir à l’amélioration conjoncturelle avec, en bout de chaîne, un transfert partiel dans les chiffres d’inflation.

En envisageant des perspectives d’inflation pratiquement plates sur les prochaines années, le consensus nous semble donc trop prudent. Au-delà de la hausse du prix du pétrole qui soutient la contribution de la composante énergie dans les prix, le risque est asymétrique à la hausse sur les chiffres d’inflation.

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

Chargement en cours...