Un «élastique conjoncturel» toujours positif

Publié le 6 octobre 2017 à 16h52    Mis à jour le 10 octobre 2017 à 17h48

Christophe Morel

La croissance mondiale devrait se prolonger sur les deux prochaines années pour trois raisons. D’abord, il y a des facteurs cycliques, à savoir qu’il y a toujours du retard dans la reconstitution des stocks et dans l’investissement productif.

Ensuite, il y a des facteurs structurels avec des déséquilibres externes globalement contenus (l’enjeu principal se cristallise autour du déficit courant américain, miroir de l’excédent chinois). Enfin, les politiques économiques (fiscales et monétaires) sont dans l’ensemble bien articulées (par exemple, en Chine, au regard de l’excédent courant et de la situation d’endettement, le policy mix est approprié avec une politique budgétaire accommodante et une politique monétaire plus restrictive).

Face à ce scénario central, on pourrait même être encore surpris à la hausse. En effet, la dynamique du commerce mondial pourrait renforcer les effets multiplicateurs à la fois pour les pays développés et pour les émergents.

A l’opposé, les deux principaux risques à la baisse sont liés à l’instabilité financière et aux aléas politiques et sociaux. D’une part, le risque de variation brutale des devises (conséquence de courbes de taux sous le contrôle des banques centrales) ou d’ajustement du prix des actifs risqués peut rapidement provoquer un resserrement des conditions financières. D’autre part, la hausse des inégalités et de la précarité sur les marchés du travail nourrit les aléas politiques et sociaux, sources d’incertitude pour les entreprises. Au final, un scénario de croissance, mais sans complaisance.

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

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