Ce que cache la balance courante de l’UEM

Publié le 25 juillet 2014 à 16h39    Mis à jour le 25 juillet 2014 à 19h10

Dominique Barbet

En deux ans, la balance courante de la zone euro est passée d’une position équilibrée, en 2010 et 2011, à un excédent de 2,4 % du PIB en 2013. Mais en ce début d’année, la progression est interrompue : sur les cinq premiers mois de 2014, l’excédent reste voisin de 2,4 % du PIB. Cela vient du fait que la récession, en pesant sur les importations, était un élément important du rétablissement des comptes, notamment dans les pays dits “périphériques”. De plus, l’appréciation de l’euro depuis son point bas de juillet 2012 a commencé à peser lourd sur la compétitivité. 

Selon les données d’Eurostat, deux pays, l’Allemagne et les Pays-Bas, continuent de réaliser à eux seuls un excédent bien supérieur à celui de l’ensemble de la zone euro. Dans le même temps, l’Espagne, le Portugal et la Grèce ont vu leur déficit commercial sur les quatre premiers mois de 2014 se creuser par rapport à la même période de 2013. Malgré leurs énormes efforts, des déséquilibres de compétitivité persistent au sein de l’UEM (Union économique et monétaire). Si la récession les a en partie masqués, ils réapparaissent dès l’amorce d’une reprise économique dans les pays d’Europe du Sud.

La politique monétaire de la BCE paraît donc très judicieuse. D’une part, elle cherche, par le taux de dépôt négatif, à lutter contre la surévaluation de l’euro. D’autre part, en modifiant les conditions du refinancement bancaire, elle souhaite relancer les prêts des pays du nord vers ceux du sud. Mais la réussite n’est pas garantie. La Bundesbank a réitéré son souhait de voir les salaires progresser en Allemagne. En fait, c’est le seul moyen de renouer à long terme avec la croissance et un équilibre entre les pays de l’UEM… et c’est le bon moment pour le faire.

Dominique Barbet

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