Attaques unilatérales

Publié le 15 juin 2018 à 12h29    Mis à jour le 20 juin 2018 à 18h07

Jean-François Boulier

La décision des Etats-Unis de ne pas signer la proposition élaborée en commun au cours du récent G7 pour des raisons aussi futiles qu’est imprévisible le président Trump élève d’un cran supplémentaire le niveau du risque politique.

Depuis le Brexit, la succession d’événements, élections, formations de coalitions comme récemment en Italie, décisions commerciales ou militaires, montre combien ce risque est d’actualité et, parallèlement, combien il est difficile d’en appréhender et d’en mesurer les conséquences.

Les choix unilatéraux des uns et des autres sont autant d’atteintes à l’ordre mondial issu de l’après-guerre et de la chute du mur de Berlin. A voir les agissements du président américain, on pourrait se demander si l’instigateur et gendarme de cet ordre du monde n’aurait pas changé de camp ! Il y a bien un sujet d’adéquation de la mondialisation à chaque pays mais il y a aussi une perte de potentiel du leader des pays développés, et des avantages liés au statut de sa monnaie. Pour autant, il n’est aujourd’hui heureusement question que de guerre commerciale.

Les conséquences économiques des menaces de déclin du multilatéralisme sont multiples mais difficiles à analyser. Désordre sur les changes, incertitudes sur le commerce mondial, traque aux évasions fiscales, barrières de toutes sortes, physiques ou informatives, la liste s’allongera au fur et à mesure sans que l’on puisse discerner ni la direction ni l’ampleur des mouvements. Pour l’investisseur, une plus grande préférence domestique, une moindre visibilité, plus de cash en monnaies fortes, plus d’actifs réels, une sortie des marchés surévalués seront les conséquences principalement négatives de la montée des incertitudes.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

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