Brexit et conséquences

Publié le 30 septembre 2016 à 12h39

Jean-François Boulier

Le vote sans équivoque des électeurs britanniques pour le Brexit aura surpris et marqué un tournant majeur pour l’Angleterre et l’Europe. Que faut-il en attendre pour le futur ?

Le vote est d’abord la manifestation de la montée du risque politique. L’agenda électoral en France et en Allemagne vient à point nommé pour redonner un sens et une direction à l’Europe, car la désertion anglaise clarifie la voie pour un dessein non uniquement centré sur le marché unique. L’impact économique, quant à lui, est à venir. Les conséquences plus ou moins importantes ne seront connues que l’année prochaine, au mieux. Mais la Grande-Bretagne subira le plus grand effet, du moins à court terme, avec une récession annoncée par les indicateurs du climat des affaires, même si l’inquiétude initiale s’estompe. L’érosion d’échanges avec le continent sera faible à modérée et en partie noyée dans d’autres effets, notamment le décalage conjoncturel entre l’Angleterre et le reste de l’Europe.

Le choc  sur les marchés est maintenant absorbé. La baisse du sterling exprime la prime de risque et l’incertitude à venir. La Bourse anglaise a été plus prompte à regagner le terrain perdu que les Bourses continentales. Les chemins divergents politique et conjoncturel vont s’exprimer dans les cours au fur et à mesure que cette longue saga va se mettre en place. La prime liée à l’incertitude pèsera sur les actions anglaises, mais les institutions britanniques devraient soutenir leur marché et peut-être diminuer leur exposition internationale. Ailleurs en Europe, l’ombre du Brexit ne gâchera pas la reprise, et les prix, notamment des titres émis par les entreprises, n’en sont que plus attractifs.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

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