Favoriser l’épargne productive

Publié le 17 février 2017 à 12h14    Mis à jour le 23 février 2017 à 9h59

Jean-François Boulier

L’économie française a besoin de capital productif. Le diagnostic est posé depuis longtemps par beaucoup d’entreprises et d’experts, mais le consensus politique, aujourd’hui, avant les élections, paraît clair. C’est une chance, mais est-ce pour autant le moment d’investir ?

Ce consensus s’est exprimé lors d’une conférence qui rassemblait les professionnels et les politiques. L’épargne française est abondante et stable, aux environs de 14,5 % de la richesse nationale, c’est une chance pour notre pays. Pourtant, à y regarder de près, l’épargne financière n’est que de 6 %, et les profils de risque plutôt prudents amènent à peine 20 % de ceux-ci vers les actions ! Ensuite, dans les obstacles à l’investissement en fonds propres on trouve : l’incohérence de la fiscalité de l’épargne, qui privilégie les placements sans risques, l’instabilité fiscale, et une insuffisante culture financière.

En matière de solutions, le gouverneur de la Banque de France a annoncé comme prioritaire la mise en place d’un produit d’épargne longue et une initiative en faveur de la formation financière. Si les divergences entre les politiques et les professionnels sont nombreuses, tous s’accordent sur la nécessité d’aider le tissu français des petites entreprises.

Rentable à long terme et opportun en première partie du cycle, ce type de placement est aussi une gageure car il est plus risqué que celui des autres classes d’actifs, y compris les grandes capitalisations. Il est peu liquide et souvent très coûteux en termes de frais divers. Cette mobilisation est de bon aloi ; espérons qu’elle survivra à la campagne et que les difficultés, y compris fiscales, seront traitées.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

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