Parole de banquier central

Publié le 23 mars 2018 à 15h38

Jean-François Boulier

La BCE prépare prudemment le marché à la nouvelle phase de hausse des taux. Plusieurs communications exposent le succès de la politique monétaire qui a été conduite. L’attention, le professionnalisme et l’important effort d’analyse économique de la BCE seront-t-ils suffisants pour un décollage sans turbulences?

Dans deux exposés, les directeurs généraux en charge des études de la Banque de France et de la BCE ont récemment analysé les résultats du « quantitative easing » et les perspectives de son arrêt. Il en ressort que beaucoup de facteurs positifs sur les taux, leur volatilité, leurs effets sur les volumes et le coût du crédit plaident en faveur des mesures non conventionnelles. Les résultats pour les entreprises sont clairement positifs, les conséquences pour les banques sont plus neutres puisque la compression des taux et de la pente ont négativement contribué à leurs revenus, baisse compensée par une amélioration du crédit. Les ménages les plus gagnants sont les plus modestes, mais tous ont bénéficié de taux plus bas.

Ces études montrent combien les banques centrales prêtent attention aux conditions économiques créées par leur politique et illustrent leurs efforts d’analyse bien au delà de la stricte politique monétaire. C’est heureux, mais cela sera-t-il suffisant ?

Un inventaire de scénarios de décroissance des bilans, en vitesse et en montants,  ainsi qu’un éclairage sur les indicateurs permettant leur pilotage seraient les bienvenus. Ben Bernanke aurait plaisanté sur le fait que les mesures non conventionnelles ont marché en pratique alors qu’elles ne le devaient pas en théorie.

La théorie voudrait que les hausses de taux soient dangereuses, que dira la pratique ?

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

Du même auteur

Voir plus

Chargement en cours...