Pourquoi investir dans les valeurs moyennes

Publié le 27 février 2015 à 11h13    Mis à jour le 26 juin 2015 à 14h29

Jean-François Boulier

Dans un pays parfois obsédé par le «Grand» et par sa grandeur passée, l’engouement pour les PME et ETI marque un retour en grâce et à la réalité spectaculaire. N’offriraient-elles pas de plus une bonne opportunité d’investissement ?

Parce qu’elles sont souvent plus proches, plus ciblées que les grands groupes, avec des stratégies plus claires et une taille humaine, les entreprises petites et moyennes attirent l’attention et la sympathie des individus que nous sommes, investisseurs professionnels ou épargnants. En tant que placement, le segment offre une diversité et une diversification intéressantes par rapport aux grandes capitalisations, certes au prix d’un risque plus concentré en matière économique et d’une moindre liquidité.

Le début de cycle en zone euro pointe, laborieusement certes, mais avec des vents porteurs maintenant bien identifiés – taux très bas, euro moins cher et pétrole bas. Les petites et moyennes entreprises vont davantage bénéficier de cette reprise potentielle que les entreprises plus diversifiées et plus internationalisées. La surperformance de long terme des petites et moyennes valeurs tient notamment à leur performance en début de cycle, quand la concurrence est plus contenue.

En outre, les acheteurs potentiels peuvent se trouver être les grandes entreprises elles-mêmes, car leur santé financière et leurs liquidités vont les amener à chercher des relais de croissance ou de la diversification géographique. L’activité de fusions-acquisitions est forte et la visite en France du patron de Cisco illustre l’intérêt des entreprises américaines profitant de l’avance du cycle économique et de la force du dollar.

Pour autant, l’hétérogénéité des situations est considérable, comme le montrent deux exemples. Côté succès, le cours de Genfit, PME du Nord spécialisée sur les traitements des maladies hépatiques, a bondi quand ont été publiés les résultats des tests de cette «biotech» comme il en existe beaucoup en France. Côté difficultés, Montagne & Neige Développement peine à trouver une diversification plus urbaine de ses savoir-faire en équipements de montagne.

Investir dans les valeurs moyennes présente un réel potentiel dans cette phase du cycle, mais il y a aussi des risques qu’il faut pouvoir appréhender. Pour amateurs avertis.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

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