Plus (jamais) d’inflation en zone euro?

Publié le 16 mars 2018 à 16h47    Mis à jour le 21 mars 2018 à 10h56

Jean-Louis Mourier

L’inflation reste désespérément faible dans la zone euro. En février, l’indice des prix à la consommation de la zone euro n’a ainsi progressé que de 1,2 % sur un an, sa plus faible hausse sur douze mois depuis décembre 2016. Hors énergie, l’inflation est revenue à 0,9 % le mois dernier, plus bas depuis mars 2017, contre 1,1 % en janvier.

Cette désinflation est aussi perceptible au niveau des prix à la production dans l’industrie. Certes, l’indice global progresse plus vite que celui des prix des biens de consommation. Mais il a aussi ralenti ces derniers mois. De plus, signe d’un manque récurrent de capacité à augmenter les prix, la dynamique diminue d’amont en aval du système de production et de distribution. Au quatrième trimestre, les prix de gros des biens de consommation se sont même légèrement contractés, avec une faiblesse plus marquée des biens de consommation non durables. Ces chiffres attestent-ils de l’impossibilité d’un rebond de l’inflation en zone euro ?

Les freins structurels à l’inflation, qui se sont exprimés ces dernières années, semblent devenir moins puissants. L’essentiel de l’impact déflationniste de la globalisation, mais aussi de l’émergence de nouveaux acteurs numériques, pourrait bien être passé. Cela signifie que les tensions perceptibles et qui se sont généralisées dans le monde, pourraient conduire à une inflation un peu plus forte ces prochains mois dans la zone euro. Il n’est pas question, ici, d’emballement des prix qui conduirait à une forte inflation. Mais une croissance de l’indice des prix à la consommation de la zone euro supérieur à 2 % n’est pas exclue à horizon des prochains mois.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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