L'analyse de Jean-Louis Mourier

Ralentissement en zone euro ?

Publié le 20 avril 2018 à 19h03

Jean-Louis Mourier

Les résultats des enquêtes de conjoncture menées dans la zone euro se dégradent depuis le début de l’année. Les indicateurs de confiance des chefs d’entreprise, comme des consommateurs, ont baissé au moins trois mois de suite. Faut-il s’en inquiéter ?

D’une part, intervenant à partir de niveaux élevés de ces indicateurs, cette baisse reflète en partie des conditions météorologiques défavorables pendant une partie de l’hiver dans plusieurs pays importants de la zone. De plus, IHS Markit souligne que malgré sa baisse des derniers mois le PMI composite était au premier trimestre compatible avec une croissance de 0,7 à 0,8 % du PIB d’Euroland.

D’autre part, toutefois, plusieurs éléments justifient de surveiller de près les évolutions à l’œuvre. D’abord, parce que la baisse des indicateurs d’enquêtes affecte tous les pays de la zone euro et tous les secteurs sondés. Ensuite, parce que le ralentissement traduit des contraintes d’offres de plus en plus importantes : les entreprises ont des difficultés de recrutements, leurs capacités de production sont proches de la saturation et elles rencontrent parfois des difficultés d’approvisionnement en matières premières et en biens intermédiaires. De plus, la faiblesse persistante de l’inflation mesurée par les prix à la consommation montre les difficultés qu’elles éprouvent à répercuter les hausses de coûts à leurs clients. Enfin, les menaces de mesures protectionnistes de l’administration Trump, ainsi que les tensions géopolitiques, au Moyen-Orient et avec la Russie, sont de nature à rendre les entreprises plus prudentes : les investissements nécessaires pour répondre à une demande plus dynamique pourraient être repoussés…

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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