Une croissance européenne sous contrainte de capacités

Publié le 7 septembre 2018 à 10h21    Mis à jour le 12 septembre 2018 à 16h45

Jean-Louis Mourier

L’indice de confiance économique en zone euro a encore baissé en août. Ce nouveau recul résulte surtout du constat effectué par les ménages d’une dégradation de la conjoncture ces derniers mois et de leurs craintes que cette dégradation provoque une remontée du chômage ces prochains mois.

Elle résulte aussi de la frilosité des industriels face à l’incertitude qui frappe les perspectives d’évolution de leurs débouchés sous l’effet de la politique commerciale américaine.

Mais on retrouve aussi des contraintes d’offre comme élément important du ralentissement récent de l’activité. Les difficultés de recrutement sont un problème important pour les entreprises. Elles pourraient renforcer leurs difficultés à réaliser les investissements nécessaires au regard de l’état de la demande et des tensions sur les capacités de production.

La dégradation continue des résultats de ces enquêtes de conjoncture depuis le début de l’année indique qu’il est peu probable qu’un rebond immédiat, et surtout pérenne, de la croissance intervienne dans la zone euro. De fait, les contraintes d’offre limitent le dynamisme de l’activité. La dégradation de l’environnement international empêche les entreprises de la zone euro de procéder aux investissements qui permettraient de s’affranchir de ces contraintes, ou au moins de les alléger. Cet essoufflement ne signifie toutefois pas que le risque de récession ait véritablement progressé : les indicateurs de confiance restent encore élevés, sensiblement au-dessus de leur moyenne de long terme.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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