Zone euro, aux limites de la croissance ?

Publié le 22 septembre 2017 à 9h47    Mis à jour le 22 septembre 2017 à 15h14

Jean-Louis Mourier, Economiste, Aurel BGC

La croissance du PIB de la zone euro a atteint 2,5 % en rythme annuel au deuxième trimestre, du jamais-vu depuis le début de 2011 ! Nourrie par la demande intérieure et généralisée dans la zone euro, cette croissance est considérée comme solide. Toutefois, alors qu’un cercle vertueux semble s’être amorcé entre la conjoncture et la confiance des agents économiques, les perspectives conjoncturelles dépendent en partie de la capacité des entreprises à relever leurs prix de vente. Si elles y parviennent, l’inflation va augmenter franchement. Dans le cas contraire, la «solidité» de la croissance de l’activité économique pourrait être mise à l’épreuve. En effet, alors que la progression annuelle du PIB potentiel est estimée à moins de 1 %, le comblement de l’output gap, c’est-à-dire de l’écart entre le PIB potentiel de la zone euro et le réalisé, est rapide. Il en résulte que des tensions potentiellement inflationnistes apparaissent déjà : saturation des capacités de production, difficultés de recrutement, redressement des cours des matières premières industrielles, etc.

Paradoxalement, dans un contexte où la diminution des capacités de production inutilisées se double de carnets de commandes bien remplis – au moins dans l’industrie ‒, les tensions signalées ne débouchent pas sur une inflation plus forte. Il semble encore difficile pour les entreprises d’augmenter leurs prix de vente et pour les ménages d’envisager une inflation plus forte. Il en résulte que, malgré des signes de quasi-saturation des capacités de production, les entreprises restent prudentes en matière d’embauches. Le cercle vertueux peut-il devenir vicieux ?

Jean-Louis Mourier, Economiste, Aurel BGC

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