Dette périphérique : attention à la bulle

Publié le 11 juillet 2014 à 17h35

Jérôme Broustra

Alors que les chiffres de croissance, d’emploi et de confiance sont passés au crible, les actifs risqués continuent de performer en dépit de valorisations déjà excessives.

Certes, les banques centrales se préparent à élever le ton, mais elles demeurent extrêmement attentives au moindre signe de faiblesse. Tant que les indicateurs ne sont pas tous au vert, elles ne durciront pas leurs politiques monétaires… au risque de distordre le marché et de créer des bulles.

En conséquence, le prix des actions pourrait s’envoler, les taux continuer de baisser et les primes de crédit se réduire dans un contexte de volatilité très faible.

Les dettes à dix ans italienne et espagnole offrent un rendement de 2,8 %. Désormais sorti du plan d’aide, le Portugal affiche, sur un an, une performance insolente de plus de 20 %, et la Grèce un resserrement de spread de 450 bps. Cette situation est excessive à plusieurs titres. D’une part, les fondamentaux, avec des ratios moyens de dette/PIB supérieurs à 120 %, ne justifient pas une telle situation et les perspectives de croissance sont faibles. D’autre part, la normalisation se fait attendre et le risque de recréer les conditions d’une bulle augmente. Enfin, l’abondance de liquidité fait oublier la hiérarchie des primes dans l’univers souverain. Fait nouveau, les taux devraient monter plus tard et plus graduellement avec un objectif final plus bas.

Tant que les banques centrales n’auront pas décidé de faire remonter leur taux, il est important de réduire la voilure et d’être plus discriminant dans les choix de pays. Et en attendant, profitons du portage !

Jérôme Broustra

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