BCE : juillet 2015 après juillet 2012 ?

Publié le 3 juillet 2015 à 16h30

Patrick Barbe

Nous recommandions il y a trois mois dans ces colonnes d’attacher nos ceintures, car le risque de consensus était trop fort. C’était au mois d’avril et, depuis, la volatilité a fait son grand retour.

Il y a eu la hausse des taux des obligations souveraines de la zone euro, et surtout le retour de l’interminable tragédie grecque sur le devant de la scène. Mais nous affirmions aussi dès le mois de mai que la BCE était à la manœuvre, et qu’il était prématuré d’envisager une hausse des taux. Quelle que soit l’issue du référendum grec (encore inconnue à l’heure où nous écrivons ces lignes), nous pensons que l’engagement de la BCE sera testé ces prochaines semaines comme jamais depuis le tournant de 2012. Un test sur plusieurs plans. Sur celui du financement d’urgence des banques grecques (ELA) tout d’abord, car son arrêt entraînerait la faillite du pays. Quels arguments utilisera-t-elle pour le maintenir ? Pour le diminuer, voire le supprimer si le «non» était le choix du peuple grec? Quels seront les moyens mis en œuvre pour intervenir dans les marchés afin d’assurer la transmission de la politique monétaire ? Les récentes déclarations de Benoît Cœuré et surtout l’extension du QE à de nouveaux émetteurs, annoncée le 2 juillet dernier, donnent des indications. «Croyez-moi, ce sera suffisant», comme disait M. Draghi en juillet 2012.

Patrick Barbe Responsable de la gestion obligataire euro ,  BNP Paribas AM

Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.

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