Gare au risque de change

Publié le 22 janvier 2016 à 17h29    Mis à jour le 26 janvier 2016 à 15h25

Patrick Barbe

Il y a quelques semaines, nous annoncions dans cette tribune un hiver «chaud» ; nous voilà servis, avec la chute incontrôlée des marchés dès ce début d’année : 2015 a vu émerger un grand nombre de questions qui n’ont toujours pas de réponses.

Lors d’une conférence consacrée aux pays émergents à Vienne, nous avons pu vérifier à quel point, dans toutes les zones géographiques, chaque pays faisait face à des destins différents : producteur de pétrole ou pas, perspectives d’élections, «orthodoxie» budgétaire ou pas… Les conférenciers ont conclu que la faiblesse des rendements en devise locale ne permettait pas de supporter ces incertitudes et que le risque principal pour un investisseur diversifié géographiquement était celui du change. Celui-ci devient la variable d’ajustement, par nature volatile. La théorie selon laquelle il faut augmenter la diversification des portefeuilles afin de réduire le risque est caduque, ce qui déstabilise le marché, d’autant que les actifs risqués ont tendance à se corréler aux pires moments. Les investisseurs pourraient être tentés d’imiter les navigateurs qui rentrent au port : la prudence est de revenir dans sa devise domestique pour constituer des liquidités. Un coût de 30 points de base pour abriter les liquidités en euros n’est pas si élevé ! Minima de malis…

Patrick Barbe Responsable de la gestion obligataire euro ,  BNP Paribas AM

Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.

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