La rentrée de la Fed

Publié le 9 septembre 2016 à 15h13    Mis à jour le 9 septembre 2016 à 16h14

Patrick Barbe

Pour la première fois depuis près de dix ans, l’été a été calme sur les marchés financiers malgré le Brexit et de meilleures perspectives économiques aux Etats-Unis, qui peuvent laisser craindre une remontée des taux. Tous les moteurs de la croissance y sont dorénavant activés : la récession du secteur énergétique américain s’est achevée avec le rebond des prix pétroliers. Des taux obligataires au plus bas motivent des emprunteurs opportunistes à demander un crédit, à tel point que des bulles apparaissent dans différents domaines : retour des prix de l’immobilier commercial à leur plus haut historique, envolée des prix des logements dans les grandes villes et forte activité du crédit automobile. La consommation des ménages progresse, certes de façon mesurée, mais sa hausse a toujours annoncé l’accélération de la croissance dans le passé. Le débat s’est porté sur l’ampleur de la hausse des taux à attendre : moindre que dans les précédents cycles économiques en raison des faibles anticipations d’inflation et de salaires contenus. Mais ce n’est pas la question : l’accélération de l’activité nécessite que la Fed remonte ses taux directeurs rapidement vers un niveau neutre pour éviter ces bulles. La difficulté est qu’elle ne contrôle pas l’excès de liquidité mondiale, dont une partie finit en dollars. C’est un vrai challenge pour la Fed d’agir sans déstabiliser les marchés !

Patrick Barbe Responsable de la gestion obligataire euro ,  BNP Paribas AM

Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.

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