Un risque de consensus?

Publié le 10 avril 2015 à 15h53    Mis à jour le 14 avril 2015 à 10h08

Patrick Barbe

Les marchés s’envolent, l’euro baisse, le succès des banques centrales serait donc total.Les taux allemands sont négatifs jusqu’aux maturités à sept ans, à peine positifs pour d’autres Etats européens. Les taux à dix ans sont à peine positifs eux aussi, le taux à trente ans allemand offre moins de 0,7 %.

Les investisseurs assoiffés de rendement sont poussés vers les actifs risqués : obligations privées, loans, actions. Certes, la BCE contrôlera pour quelques trimestres le niveau des taux grâce aux achats de dettes.

Mais après ? Au vu de ces taux longs (10 ans +) historiquement bas, le marché obligataire ne croit pas au scénario de reprise de la croissance. Contrairement au marché actions, qui anticipe une croissance des bénéfices. La forte baisse des matières premières et surtout celle de l’euro, qui ne pourrait que baisser, résoudraient cette contradiction. Voilà le consensus du moment, attesté par les positions spéculatives contre la devise commune. Or les marchés de change et de matières premières sont versatiles et volatils. Et, ne l’oublions pas, la zone euro dégage un excédent courant mensuel de 25 milliards. Des positions de marché risquées, un consensus fort, une volatilité faible : voilà des ingrédients détonnants à nouveau réunis. Attachez vos ceintures !

Patrick Barbe Responsable de la gestion obligataire euro ,  BNP Paribas AM

Patrick Barbe est responsable de la gestion obligataire euro de BNP Paribas AM.

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