Le discours de Manuel Valls oblige à repenser le mode de croissance de l’économie française. Soyons clair, sur longue période l’économie française est portée par la demande privée, celle reflétant la consommation de ménages, l’investissement logement et celui des entreprises. La demande publique progresse mais sans fluctuations. Sur la période depuis 1999 (début de l’euro), la demande externe a eu une contribution négative. Cette description de l’économie française ne surprendra pas.

Cependant, depuis le début de la crise, la hiérarchie a changé. La croissance a été portée par la demande publique. En revanche la demande privée, elle, a contribué négativement. La consommation a été positive, mais l’investissement, lui, a chuté fortement. La demande externe sur la période a eu une contribution nulle.

L’objectif de la politique économique doit être de faciliter le retour d’une croissance tirée par la demande privée. D’abord parce qu’un investissement plus fort permettra de dégager des gains de productivité capables de générer des revenus et des emplois supplémentaires. Ensuite parce qu’une demande interne faible ne peut pas permettre un rendement fort de l’impôt. En d’autres termes, la situation actuelle ne favorise pas une réduction du déficit public.

Porter l’effort sur la consommation n’a pas été très efficace en 2013 via le déblocage de l’épargne salariale. L’inflexion doit venir des entreprises. Permettre un rétablissement des marges est une première étape importante pour rétablir l’investissement et permettre à l’économie française de se caler sur une dynamique globale plus positive.