Une conjoncture en zone euro qui ne s’accélère pas

Publié le 26 août 2016 à 15h13    Mis à jour le 1 septembre 2016 à 12h10

Philippe Waechter

Les enquêtes publiées en zone euro donnent trois types d’indications.

C’est d’abord une dynamique qui manque de vigueur. L’IFO en Allemagne se replie et l’indice du climat des affaires en France fluctue de façon très étroite autour d’une tendance étale.

Le deuxième point porte sur les anticipations. En Allemagne, c’est cette composante qui tire à la baisse l’indice IFO en repassant sous sa moyenne de long terme. En France, les perspectives personnelles des chefs d’entreprise dans l’industrie se replient de façon significative. Il y a une inquiétude plus marquée concernant les mois à venir. Elle peut être économique, car la croissance reste modeste et fragile en cas de choc négatif. Elle peut être politique. Les élections américaines, françaises et le référendum italien sont autant d’incertitudes capables de pénaliser l’activité. On disposera peut-être enfin des premiers éléments relatifs à la mise en œuvre du Brexit. Jusqu’a présent, il n’y a eu ni notification de l’article 50 ni début des négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. L’absence d’action de la part du gouvernement britannique est aussi une source d’incertitude.

Le troisième enseignement de ces enquêtes, et l’on peut y inclure celle de Markit sur la zone euro, est la relative stabilité des indices depuis plus d’un an. Cela traduit une incapacité à voir la croissance s’accélérer au-delà des chiffres actuels. La croissance actuelle est voisine de 1,5 % et ne semble pas capable d’aller au-delà. C’est pour cela qu’une politique budgétaire active visant à développer l’investissement doit être mise en place à côté de la politique monétaire. Cela pourrait permettre une trajectoire de croissance plus élevée.

Philippe Waechter Directeur de la recherche économique ,  Ostrum Asset Management

Philippe Waechter est directeur de la recherche économique chez Ostrum Asset Management. Diplômé du 3ème cycle de l’Université de Paris I, il a auparavant travaillé comme chef économiste à la Bred Banque Populaire et chez Natexis Asset Management. En parallèle entre 2003-2004, il avait été nommé Professeur Associé en Economie et Finance à l’Université d’Evry. Il a été membre associé du Conseil Economique et Social d’Ile de France. En 2008 il a publié avec Martial You « Subprimes, la faillite mondiale » aux Éditions Alphée.

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