Anne, ma soeur Anne ?

Publié le 5 janvier 2018 à 12h33    Mis à jour le 5 janvier 2018 à 14h42

Philippe Weber

Les dernières prévisions supervisées par Mme Yellen laissent attendre trois hausses du taux des fonds fédéraux en 2018, comme en 2017. Pourtant la croissance a été révisée en hausse assez sensiblement, notamment en raison des baisses d’impôts annoncées, et le taux de chômage revu à la baisse. Mais l’inflation reste imperturbablement basse, et donc les taux aussi… Est-il si certain que cela va continuer ? Pour l’instant, il est vrai, les salaires n’arrivent pas à accélérer, malgré le taux de chômage très bas, et les prix n’augmentent que faiblement. Mais si l’on peut trouver des explications à un délai de réaction à la conjoncture plus long que d’ordinaire des prix et des salaires, rien, en revanche, ne permet de supposer que les mécanismes eux-mêmes ont disparu – il est usuellement très dangereux d’affirmer que «cette fois-ci, ce n’est pas comme d’habitude». De fait on observe une remontée, certes lente et limitée, de certains indices de prix ou de salaires ; ainsi, la «mesure d’inflation sous-jacente» (Underlying Inflation Gauge, UIG) que la banque de la Réserve fédérale de New York calcule par des méthodes statistiques assez lourdes a gagné 0,8 point en un an. Personne ne s’attend, bien entendu, à une poussée d’inflation comparable à celle des années 1980. Mais même une normalisation plus rapide qu’attendue serait sans doute une surprise pour les marchés, et les anticipations de taux courts et donc les taux longs pourraient réagir assez fortement. C’est en tout cas un scénario qu’il serait déraisonnable d’exclure totalement.

Philippe Weber

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