Bonne année ! Mais… quelle année ?

Publié le 13 janvier 2017 à 11h51

Philippe Weber

La politique économique que mènera M. Trump est une des grandes incertitudes pour 2017, ses propositions ayant varié. Les baisses d’impôts pour les ménages et les entreprises sont probables, de même que les travaux d’infrastructures. Les conséquences sont classiques : relance de court terme et creusement du déficit budgétaire. Sans parler des expulsions d’immigrés sans papiers, les vraies interrogations portent d’une part sur la politique commerciale, d’autre part sur la structure de l’imposition des entreprises. Si M. Trump met en place des droits de douane punitifs sur tout ou partie des produits venant, notamment, de Chine et du Mexique (ces deux pays assurent 35 % des importations américaines hors pétrole), on risque d’avoir une forte hausse des prix aux Etats-Unis, et des risques d’escalade dans ce qui serait une guerre commerciale : pas forcément la meilleure chose. Quant à la fiscalité des entreprises, des projets de réforme fondamentale circulent. On pourrait voir la fin de la déductibilité des intérêts ; l’amortissement à 100 % des investissements la première année ; une taxation forfaitaire à taux faible des bénéfices passés rapatriés ; et une taxe sur les ventes au mécanisme assez complexe («destination-based cash flow tax with border adjustment»), qui exonérerait les exportations et serait neutre sur la localisation de la production ou du siège social. Propositions pas forcément mauvaises, mais dont les conséquences peuvent être fortes sur les émissions obligataires, le commerce extérieur, les délocalisations, les flux de capitaux, le change. Fortes, et imprévisibles…

Philippe Weber

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