Enfin…

Publié le 9 février 2018 à 17h27

Philippe Weber

Le salaire horaire moyen a augmenté de 2,9 % en un an aux Etats-Unis ; ce chiffre, modeste mais le plus élevé depuis mai 2009, a fait vivement réagir les marchés, au moins dans un premier temps : l’inflation serait-elle de retour ? La Réserve fédérale va-t-elle accélérer la hausse de taux ? A dire vrai, il n’y a guère de surprise ; la hausse annuelle des salaires avait atteint 2,8 % en septembre 2017, et avant en juin 2016, et elle accélérait, en tendance, depuis 2012, lorsqu’elle était de l’ordre de 1,9 %. Surtout, d’autres indicateurs montraient que les salaires accéléraient. Le Beige Book rapporte que, dans certaines régions et certaines professions, il y a pénurie de main-d’œuvre. L’indicateur de la Fed d’Atlanta, qui mesure la hausse médiane du salaire des gens restés en poste, a atteint 4 %, avant de rejoindre lui aussi 2,9 % : c’est que les salaires des chômeurs de longue durée revenant sur le marché du travail tiraient vers le bas la moyenne. De toute façon, avec un taux de chômage aussi bas (4,1 %) et des créations d’emplois toujours dynamiques, il est normal, et souhaitable, que les salaires accélèrent : en 2007, avec un chômage à 4,5 %, les salaires augmentaient de 4,5 %. Que le monde change est une chose, que les mécanismes d’offre et de demande disparaissent en serait une autre. On peut arguer que la mondialisation pèse sur les salaires : c’est vrai, mais tous les emplois, loin de là, ne sont pas soumis à la concurrence internationale. Tant que l’économie restera vigoureuse, elle créera des emplois, tant qu’elle créera des emplois, les salaires accélèreront. Ce sera une excellente nouvelle.

Philippe Weber

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