Janet, ma sœur Janet, ne vois-tu rien venir ?

Publié le 24 novembre 2017 à 15h04

Philippe Weber

Au début de ce mois se tenait à Nancy le 2e congrès international de la méthode Coué. Si l’on soupçonne les marchés, de bulles en krachs, de s’y adonner parfois, on espère que ce n’est pas le cas des banquiers centraux. Pourtant, leur confiance renouvelée dans le redémarrage de l’inflation pourrait le faire craindre, quand on voit que, autant d’années après la fin de la récession, la hausse des prix est toujours inférieure à l’objectif. Mais on doit se rassurer. Certes, à 1,6 % dans la mesure préférée de la banque centrale (le déflateur de la consommation privée), l’inflation n’atteint pas 2 % aux Etats-Unis. Mais on n’en est plus très loin : l’indice des prix à la consommation a augmenté de 2 %, tandis que diverses mesures d’inflation tendancielle, comme l’inflation médiane, sont encore plus fortes. La hausse de l’utilisation des capacités de production comme la hausse du jugement sur l’inflation dans les enquêtes d’opinion sont usuellement des signes avant-coureurs de l’accélération des prix. Quant au dernier indice à la mode, l’UIG (Underlying Inflation Gauge, mesure d’inflation sous-jacente), il donne le même signal, puisqu’il indiquerait une inflation de 3 % en octobre 2017, contre 2,1 % en octobre 2016. Cet indice, calculé par la Fed de New York, résulte du calcul, par des méthodes statistiques, de la «composante commune» à 346 variables, notamment de prix mais pas seulement. Il n’y a donc sans doute pas que de l’autosuggestion dans la conviction que l’inflation, sans aucun emballement, se normalise, d’abord aux Etats-Unis. L’euro viendra à son tour !

Philippe Weber

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