La fiscalité au secours de la reflation

Publié le 6 octobre 2017 à 11h07

Thierry Million

Le Trump Reflation Trade est revenu sur le devant de la scène. La nouvelle réforme fiscale proposée par l’administration américaine allégerait les prélèvements sur les entreprises et les ménages de 2 000 milliards de dollars en cumulé sur dix ans. Grâce aux surcroîts d’investissement et de consommation, le PIB américain serait stimulé de 3 % sur les quatre prochaines années. Ainsi, le marché du travail, déjà en situation de plein-emploi, verra la pénurie de main-d’œuvre s’accentuer, avec un taux de chômage glissant sous les 4 %. Les entreprises devront (enfin) augmenter les salaires, ce qui se répercutera sur l’inflation. Cette évolution va conforter la Fed dans sa politique de normalisation monétaire. Il est crucial pour l’institution qu’elle retrouve des marges de manœuvre car, avant tout, son rôle est de posséder les moyens d’une politique contracyclique efficace : stimuler en période de récession et freiner lorsque la surchauffe menace.

L’Europe n’est pas en reste. En France, le nouveau gouvernement espère que sa réforme fiscale va donner un coup de fouet à la croissance. En Allemagne, les partis de la probable coalition «Jamaïque» ont tous promis des allégements d’impôts.

En conséquence, les marchés d’actifs risqués, comme les actions et les obligations d’entreprises vont continuer de surperformer en misant sur le fait que la normalisation monétaire des banques centrales ne remettra pas en cause l’effet reflationniste des allégements fiscaux.

Thierry Million Directeur de la gestion obligataire ,  Allianz Global Investors France

Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.

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