La BCE dope l’appétit pour le risque

Publié le 28 novembre 2014 à 17h47

William De Vijlder

Alors qu’octobre voyait les indicateurs économiques baisser et la BCE temporiser, on assiste depuis peu à un phénomène inverse. Les enquêtes auprès des ménages et entreprises s’améliorent un peu, notamment en Allemagne et en France, suggérant que le creux du «mini-cycle» est atteint. Par ailleurs, Mario Draghi et ses collègues ont annoncé la couleur : ils n’hésiteront pas à gonfler le bilan de la BCE afin de réaliser leur objectif, à savoir accélérer l’inflation. Même le recours à l’arme monétaire ultime (les achats d’obligations d’Etat) n’est plus exclu si, au premier trimestre 2015, la situation le justifie. Ces éléments, auxquels il faut ajouter la forte croissance aux Etats-Unis, soutiennent les marchés d’actions. La nette baisse des taux longs partout en zone euro pousse les investisseurs à prendre plus de risques. La BCE s’étant engagée, à travers les TLTRO, à prêter à long terme à un taux proche de zéro, cette quête du rendement restera d’actualité pendant longtemps encore. Du coup, l’écart de taux d’intérêt avec les Etats-Unis se creusera davantage et devrait se traduire par un euro en baisse. Si ces tendances paraissent claires, le court terme sera plus chahuté. Ainsi, l’euro a bien résisté aux déclarations récentes de la BCE : les marchés n’évoluent jamais en ligne droite. 

William De Vijlder

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